La chaux


Tout maîtriser sur la chaux, c’est être au courant de tout à son sujet, partant de son histoire jusqu’à sa fabrication. C’est connaître le rôle de chaque élément qui la compose. C’est aussi et surtout connaître sa différence avec le ciment qui est en fait de la chaux artificielle.

L’histoire de la chaux

La naissance de la chaux résulte d’une simple constatation de l’homme qui utilisait quotidiennement l’eau, le feu et l’air, à la Préhistoire. À la période néolithique, plus précisément, vers le VIe siècle avant J.-C., les liants à bâtir, c’est-à-dire la chaux ou le plâtre, sont connus du monde entier. Au XVe siècle, la chaux fait son entrée dans l’univers de la décoration. Elle fait ensuite l’objet de nombreuses études entre le XVIIe et le XIXe siècle. L’on se concentra surtout sur la cuisson et les modes d’extinction.

Chaux naturelles et chaux artificielles

On distingue les chaux hydrauliques naturelles, reconnues par les initiales NHL (Natural Hydraulic Lime) ou aussi XIIN, des chaux hydrauliques artificielles, représentées par les initiales XIIA, ou aussi XHA. Ces dernières sont en fait du ciment. Ce sont alors les premières qui nous intéressent le plus, mais il y a lieu d’étudier quand même les seconds afin de pouvoir en faire la différence.

• Comment fabriquer la chaux naturelle ?

La matière première est le calcaire qui vient tout droit des carrières. L’extraction manuelle cède peu à peu la place à l’extraction à l’explosif. Les extraits, en blocs, sont transportés en atelier. S’y succèdent alors les opérations de concassage, de criblage et de calibrage, vient ensuite la cuisson. La phase d’extinction est importante car elle fait passer la chaux de l’état vif à l’état éteint grâce à l’hydratation.

• La fabrication de la chaux artificielle (ciment)

Composée principalement de clinker, c’est-à-dire de mélange de calcaire et d’argile, la chaux artificielle est obtenue par cuisson de ces deux éléments. Le produit est ensuite broyé avec du gypse, garant de la prise du ciment.

En fin de compte, chaux naturelle et ciment sont tous deux des liants minéraux. La première durcit sous l’action de l’air, tandis que le second prend sous l’action de l’eau. Le support de la chaux naturelle respire, mais celui du ciment ne respire pas.

Les éléments de l’enduit à la chaux

La chaux naturelle destinée à l’enduit décoratif est composée de sable, d’eau et d’adjuvants. Le sable représente l’ossature de l’enduit. Il définit la teinte de cette dernière. Il doit être dépourvu d’argile au risque de devenir fragile. L’eau contribue à la facilité de mise en œuvre du matériau et à l’adhérence du mortier. Attention tout de même de ne pas trop diluer, car trop d’eau est synonyme d’une importante évaporation, et cela favorise le faïençage. Les adjuvants, eux, sont les produits divers ajoutés en faible quantité au mélange pour améliorer la propriété du stuc. Vous aurez d’ailleurs plus de détails sur le stuc.

Comme adjuvants, vous aurez donc la bière, le vin et le vinaigre qui sont les gages d’une bonne carbonatation et de la résistance de l’enduit à la chaux au gel. Pour éviter une évaporation trop rapide de l’eau, l’huile de lin ou l’huile d’olive retarde la prise tout en réduisant le retrait de l’enduit.